En diversifiant son alimentation et en privilégiant certains produits, chaque citoyen peut agir pour sauvegarder la biodiversité planétaire.
Difficile d’estimer quels seront les impacts concrets du Grenelle de l’environnement. Mais, si l’on accepte un regard franco-français au défi du « produire plus, produire mieux », lancé par Nicolas Sarkozy comme feuille de route du Grenelle de l’environnement, force est de constater que ces travaux auront eu un premier mérite : créer un lieu d’échanges entre toutes les composantes du défi de l’alimentation et placer l’environnement au cœur du débat public. La hausse des prix des matières premières est venue télescoper ce premier sujet, montrant subitement à l’opinion publique que l’accès aux denrées alimentaires n’était finalement pas acquis, en tout cas, pas pour tous. Une chance pour l’agriculture, qui voit s’éloigner l’image d’Épinal du « jardinier de la nature ». Mais de sérieux défis à relever se révèlent : celui de la gestion de la complexité des réponses agronomiques, de leur appropriation par les agriculteurs et de la communication vers les consommateurs.
Pour produire durable, consommer durable
« Arrêtons de faire le grand écart entre les attentes du citoyens qui intègre des préoccupations d’ordre éthique, et celles du consommateur » plus attentif à son porte-monnaie. La solution ? Des actions d’explication et d’information répétées en direction du consommateur, préconise le Conseil économique et social dans un avis rendu en juin.
Pour autant, Claire Lamine estime le pouvoir des consommateurs limité: « ils achètent ce que leur propose la grande distribution, qui est elle-même partie prenante d’un système verrouillé. » Certes, des expériences sont menées. Mais elles restent limitées. « Des ouvertures existent pour faire valoir leur choix, comme les circuits courts qui valorisent l’agriculture durable ou, dans certaines régions, la restauration collective ». « Des fraises à Noël ou des tomates en janvier, ce n’est pas franchement positif pour l’empreinte écologique des produits », souligne Jean-Claude Bevillard, secrétaire national de France Nature Environnement, pour qui les orientations alimentaires actuelles seront difficilement conservables. L’affichage de démarches responsables devrait aider à pousser la réflexion dans le bon sens. Surtout si elles sont relayées par une information, voire une éducation des acheteurs en restauration collective ou familiale. Le monde agricole peut en termes de communication se poser la question des moyens qu’il met en œuvre et de ses orientations.
Notre santé et notre environnement sont en danger ; Il faut donc arrêter de produire « mal ». En effet, depuis la seconde guerre mondiale, l’agriculture s’est modernisée dans le but de produire plus ; parallèlement à cette modernisation, de nouvelles techniques se sont développées : emploi de pesticides, d’engrais chimiques en grosses quantités, utilisation des monocultures, alimentation des animaux d’élevages avec des farines d’origine animale. .. il faut stopper maintenant ces pratiques en mettant en place une agriculture saine et respectueuse de l’environnement (l’agriculture biologique) ou tout du moins en pratiquant une agriculture raisonnée dite de précision. Tout ceci permettrait d’avoir un impact positif sur la santé et la biodiversité ; mais il faut également que le consommateur changer ses habitudes!
Nora M et María R